Les paramètres d’eau

Comment maitriser les paramètres de dureté et de pH


Certains, débutants en aquariophilie, recherchent peut-être la manière de maitriser les paramètres “dureté” de l’eau afin d’assurer les meilleures conditions de maintenance à leurs poissons ou crustacés. Tout en essayant de rester simple, ci-après quelques explications :

Eau douce, eau dure ?
Le degré de dureté de l’eau s’exprime au travers des mesures du GH et du KH.

Le GH (dureté totale)

 Le GH est la mesure de la dureté totale, soit la mesure des concentrations en calcium et magnésium sous toutes leur formes (carbonates, sulfates, chlorures, borate, aluminate, etc)

  •  GH compris entre 0 et 3 : eau très douce (eau distillée, eau osmosée, eau de pluie).
  •  GH compris entre 3 et 6 : eau douce.
  •  GH compris entre 6 et 17 : eau moyennement dure à dure
  •  GH supérieur à 17 : eau très dure

Avec les tests colorimétriques usuels du commerce, le nombre de gouttes de réactif nécessaires pour faire virer 5 ml d’eau du rouge au vert exprime la mesure du GH.

 

Le KH (dureté carbonatée)

 Le KH est la mesure des carbonates et bicarbonates de calcium et de magnésium.

Les carbonates et bicarbonates sont essentiellement associés au calcium et au magnésium et dès lors le KH apparaît le plus souvent comme une partie du GH (mesure du KH inférieure à celle du GH).

Avec les tests colorimétriques du commerce, le nombre de gouttes de réactif nécessaires pour faire virer 5 ml d’eau du bleu au jaune exprime la mesure du KH.

Petite remarque pour les puristes :

En fait, la mesure du KH de nos tests est une mesure de tous les carbonates; de calcium et de magnésium, mais aussi de sodium, potassium etc.. Les tests gouttes ne mesurent pas exactement le KH au sens strict, mais mesurent le titre alcalimétrique (TAC) qui par ailleurs influence la dissolution du CO2. Donc, si dans l’eau, il y a des carbonates de sodium et de potassium en quantité significative, il peut arriver (rarement) que le KH soit supérieur au GH !

 

Le pH

C’est la concentration d’ions hydrogène.

L’échelle du pH est graduée de 1 à 14 :

  • Le pH est dit neutre lorsqu’il est égal à 7,0.
  • En dessous l’eau est considérée comme acide et au dessus elle est considérée comme basique ou alcaline. Le coca-cola par exemple, a un pH de l’ordre de 2,5..

L’eau de conduite tourne autour de 7/8 suivant les régions.

En aquariophilie, on cherche le plus souvent à avoir suivant les types d’animaux maintenus, un pH qui varie de 6 à 8.

 

Modifier le pH

Le mieux est de n’utiliser aucun produit chimique disponible dans le commerce sous le patronyme de pH+ ou pH-. De même pour les résines, qui peuvent libérer diverses substances non définies (souvent du sodium) dans l’eau. Il faut également savoir que pH, GH et KH sont intimement liés, et qu’il est difficile de varier l’un sans les autres.

Augmenter le pH

Il est donc préférable d’ajouter du calcaire dans l’eau.

Prenez des coquilles d’huitres concassées, ou du sable de corail, que vous insérerez dans votre filtre, dans un collant ou autre filet, de façon à pouvoir les enlever facilement. Vérifier le pH régulièrement après cette manipulation.

Une autre méthode consiste à ajouter du bicarbonate de soude, avec parcimonie, environ 1 cuillère à café pour 50 litres d’eau pour un effet “normal”. Le pH de l’eau devrait se stabiliser aux alentour de 8.

Diminuer le pH

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées, souvent plus efficaces lorsqu’elles sont combinées.

La première chose indispensable à faire est de réduire la dureté de l’eau (elle est en général trop forte lorsque le pH est élevé). Pour cela le plus simple est de mettre de l’eau dite “osmosée” ou de pluie (purifiée si nécessaire) lors de renouvellements partiels d’eau.

Une fois la dureté abaissée, plusieurs solutions s’offrent à nous. Citons en quelques-unes :

    • Diffusion de CO2 dans l’aquarium
    • Ajout de tourbe dans le filtre.
    • Ajout de feuilles de catappa, feuilles de chêne ou cônes d’aulne dans l’aquarium

Les deux dernières méthodescitées adoucissent également l’eau mais présentent l’inconvénient de la colorer (particulièrement les fruits d’Aulne), ce qui n’est pas apprécié de tous.

       

Le pH en aquariophilie

La vie aquatique est possible entre un pH de 4 et de 9 mais le plus souvent les valeurs sont comprises entre 6 et 8 en eau douce et 8,1 à 8,3 en eau de mer.

La nuit, plantes et poissons respirent, produisant du CO2 qui acidifie l’eau d’autant plus qu’elle est faiblement tamponnée (KH faible). Le pH a alors tendance à descendre.

De jour, les plantes utilisent le CO2 et produisent de l’oxygène, c’est la photosynthèse. L’absorption du CO2 par les plantes fait augmenter le pH.

Outre l’effet de fertilisation bien connu, l’ajout de CO2 de manière contrôlée a donc pour conséquence de diminuer le pH ou de l’ajuster à la valeur souhaitée .

Dans les aquariums classiques, le KH doit se situer à une valeur relativement basse mais néanmoins suffisante (4 à 5) pour assurer l’effet tampon évitant l’instabilité du pH généralement néfaste pour la population.

Néanmoins, depuis quelques années, des sols dits techniques (à base d’argile volcanique provenant du Japon, tels Akadama, Florabase, Ada Amazonia, Ebi Gold etc..), permettent de maintenir une eau douce à un pH de l’ordre de 6 à 6,5 parfaitement stable, tout en absorbant les carbonates éventuellement présents (la mesure du KH tombe à zéro !). Ces sols techniques assurent eux-mêmes l’effet tampon nécessaire !

A partir d’eau douce (de pluie ou osmosée) on se contente de reminéraliser en GH jusqu’à la valeur souhaitée avec des sels dépourvus de carbonates, utilisés notamment pour la maintenance des Discus.